Je ne sais.
Demain, je suis dans Ses bras, à Lui. Je me trouve tellement naïve,
avec cette majuscule. Certains diraient même que je le mets sur un
piedestal, et peut-être n'ont-ils pas tort. Je me demande, parfois,
pourquoi. Pourquoi me faire si petite, alors que le coeur enfle jusqu'à
l'éclatement. Jusqu'à l'asphyxie. Jusqu'à l'overdose. Et les mots
meurent entre mes doigts, sous ce stylo griffonnant, sous cette plume
désordonnée, dans un indescriptible chaos. Je ne suis plus faite pour
tout cela, peut-être. Pour ces élans de passion déçus, pour ces lettres
sans réponse, pour ces souvenirs à moitié déchirés. Alors pour quoi
suis-je donc faite ? Les passions me briseront, je le sais, sur le
rebord de leurs crocs glacés. La chaleur me fait peur, nous ne nous
sommes jamais aimées. Est-ce si étrange ? Je ne sais.
J'ai le coeur lourd, tout à coup. Je ne sais d'où cela me vient. Et à vrai dire, je n'en ai pas vraiment besoin. Je n'aspire qu'à un repos d'âme, simplement. Pouvoir me reposer au creux de ses bras sans sentir la brûlure de la jalousie, ou les aiguilles de la possessivité. J'aimerais poser mes lèvres sur les siennes sans me demander combien il a pu en embrasser d'autres. Glisser mes mains contre son torse sans me questionner sur le futur. Ces éternels points d'interrogations accusateurs au dessus de mes pensées me donnent la nausée. C'est trop idiot.
Alors soyons quelque peu naïf, une fois de plus, pour ne plus réfléchir:
Demain, il fera beau et doux, lorsque mes bras trouveront les siens, et que nos sourires s'entremêleront. Dans un tourbillon de vent, ma jupe volettera lentement, et nos regards tendres diront les mots de retrouvailles. Tout est tellement simple, en fait. Et le soir venu, nous nous promènerons entre les arbres, main dans la main, en promeneurs oubliés, en amants abandonnés. Pas une âme pour jeter ses yeux de feu entre nos coeurs. Etre deux. Juste deux. Et finalement oublier le reste, car il ne compte pas.
Mais non, c'est décidément trop simple.
Peut-être continuer plus tard une telle réflexion.
Je me fais peur.